Une ville moyenne à une heure de Paris. La principale usine, en pleine déconfiture, licencie des salariés dont Cristiano, compagnon de Louisa. Mortifié, celui-ci s'enfonce dans la dépression, les paris douteux sur Internet, cloîtré chez lui, absent aux autres. Louisa, courageuse, travaille jour et nuit sur une plateforme d'Amazon. N'arrivant pas à le tirer de sa léthargie, elle sort en boîte avec des copines et rencontre Romain, responsable du Bureau régional des affaires culturelles? Satire féroce des maux de notre temps, le dernier livre de François Bégaudeau (Une certaine inquiétude, NB mars 2018) parle du chômage, des effets parfois dramatiques des licenciements, des inégalités et des injustices dans le monde du travail, qu'elles soient légales ou non, de l'inefficacité de Pôle Emploi, de l'importance de l'éducation, des effets pervers de l'argent. Il règle ses comptes, non sans une bonne dose d'humour, avec une société égoïste qui se soucie peu des laissés-pour-compte. On pense bien-sûr aux difficiles conditions de vie dans les cités, aux suicides de salariés dans les entreprises. Le style ironique, les dialogues vifs compensent le côté un peu caricatural des personnages et l'artifice du coup de théâtre final. (V.A. et M.-N.P.) (source : les-notes.fr)