Comment Jean Jardin, être raffiné, cultivé, conseiller de divers responsables politiques français, a-t-il pu être directeur du cabinet de Laval d'avril 1942 à octobre 1943 ? Comment quelqu'un de si « bien » a-t-il pu accepter la politique collaborationniste de Vichy et laisser arrêter des milliers de Juifs lors de la rafle du Vél d'Hiv le 16 juillet 1942 ? Son petit-fils, Alexandre Jardin, en veut à son père, Pascal Jardin, d'avoir forgé le portrait idyllique et charmant du Nain Jaune, et ne comprend pas que Pierre Assouline, dans sa magnifique biographie de Jean Jardin, Une éminence grise, n'ait pas souligné cette attitude méprisable de « collabo » qu'il veut voir chez son grand-père. L'auteur (Le Roman des Jardin, NB octobre 2005) manifeste sa honte du passé et transforme son aïeul en un personnage machiavélique qui réussit à effacer toute trace de son passage au gouvernement, ne laissant aucune archive officielle. Ce livre plein d'émotivité irrationnelle, un « anti-Nain Jaune », n'est pas écrit avec la rigueur d'un historien, mais avec la passion désordonnée et acharnée d'un écorché vif, révulsé par le sort des Juifs pendant la guerre. Il se lit d'une traite. Un livre choc. (source : les-notes.fr)