Berlin, 20 février 1933. Au cours d'une réunion secrète, vingt-quatre grands industriels allemands doivent promettre à Hitler de financer son parti. À Paris, Albert Lebrun paraphe de futiles décrets. À Londres, Ribbentrop ridiculise Chamberlain. Dans le décor altier de Berchtesgaden, Schuschnigg signe l'agonie de son pays. Le Führer en a terminé avec les roueries diplomatiques, la puissante armée allemande peut envahir l'Autriche. Éric Vuillard (14 juillet, NB octobre 2016) dit « la résistible ascension » d'Hitler, entre 1933 et 1938, en quelques scènes quasi théâtrales et porte sur les hommes politiques confrontés à la montée du nazisme un regard aussi décapant qu'insolite et grinçant. L'ordre du jour est à la fois un récit historique très documenté, un roman au lyrisme ironique et un essai qui met en regard la médiocrité ahurissante des responsables politiques et l'immensité des crimes qu'ils ont obstinément refusé de reconnaître. L'horreur inexpiable se mêle pour notre brillant auteur à de sombres cauchemars et, triste morale, les grandes fortunes mondiales appartiennent toujours aux héritiers des messieurs du 20 février 1933. Voici les prémices de la seconde guerre mondiale comme on ne les a jamais racontées, version irrespectueuse mais talentueuse, passionnante. (V.M. et C.P.) (source : les-notes.fr)