Un archéologue aux prises avec des trafiquants d’oeuvres d’art, un flic traquant les réseaux islamistes souterrains, une journaliste au passé trouble, des migrants réduits à l’état d’esclaves, des dealers, des politiques peu scrupuleux peuplent ce roman inracontable qui nous promène des points chauds d’Orient à une banlieue parisienne abandonnée de la république, terreau du djihadisme. Les histoires de tous ces personnages aux destins étroitement imbriqués aboutissent à ce roman ambitieux, à la construction complexe et néanmoins parfaitement maîtrisée, qui nous plonge dans les démons de notre monde actuel, dans le chaos et les dessous angoissants d’une Histoire qui nous dépasse et sur lesquels planent les ruines d’un passé évanoui. La barbarie, le fanatisme, l’aveuglement, la cupidité des uns côtoient l’amour, la beauté, le courage inconscient de la jeunesse incarné par un jeune de la cité. L’amour répond à l’horreur mais des zones d’ombre écartent tout manichéisme. « Eau de vie, eau de poésie, eau de l’Histoire coulent dans mon livre » raconte Daniel Rondeau (Malta Hanina, NB février 2012) qui y pose des questions graves sur le devenir de notre civilisation. Et c’est bien ce que l’on ressent à la lecture de ce roman prenant et terriblement d’actualité. (M.-N.P.) (source : les-notes.fr)