Thomas s'est retranché derrière la porte de sa chambre. Hormis quelques échappées de nuit vers la supérette de ce coin de New York, il passe sa vie dans cette pièce, comme emmuré vivant, depuis l'accident qui a coûté la vie à son fils. Trois ans déjà que sa femme entretient le ménage, travaille, cuisine, et tente de lui parler à travers la cloison. En dernier recours, elle fait appel à une jeune Japonaise, familière de ce que l'on nomme dans son pays les « hikikomori »? Pour son premier roman, Jeff Backhaus aborde un sujet original, cette étrange forme de dépression illustrée par les « hikikomori ». À travers ses sympathiques personnages dont le portrait est brossé à traits rapides, il tisse des liens entre l'Extrême-Orient et l'Occident, et montre comment les traditions de l'un peuvent comprendre et apaiser les souffrances de l'autre. C'est aussi sur la solitude que ce livre donne à réfléchir, celle des hommes perdus dans les grandes villes, et plus généralement celle de l'être humain, toujours seul face aux tourments de la vie. L'intrigue est bien menée, jouant entre les limites du réel et du rêve. Un conte moderne réussi. (source : les-notes.fr)