Une lettre anonyme invite la pieuse marquise de Sade, toute jeune mariée amoureuse, à observer secrètement Donatien tandis qu'il prodigue à une chambrière les fruits d'un savoir-faire incomparable. Stupeur, désolation. Une seconde lettre profite du désarroi de Renée-Pélagie pour l'inviter à libérer un tempérament bridé par la vertu et la religion. La correspondance s'installe, les exercices pratiques commencent, les épisodes scabreux se succèdent : la marquise peut désormais satisfaire son époux en « ardente complice ». Sa mère, dévote autoritaire, réprouve fort ce changement. D'autant plus que les turpitudes sacrilèges du marquis en compagnie d'une prostituée le font arrêter. Voici réinventés, libertins à souhait, les quatre premiers mois d'un mariage célèbre. Après ses sagas médiévales (L'alliance brisée, NB juin 2012), Mireille Calmel a dû fréquenter correspondances et romans érotiques du XVIIIe siècle, elle s'en est adroitement approprié le ton. Il y a quelques points faibles : la métamorphose trop rapide de la marquise, le secret vite deviné des lettres anonymes ou des notes souvent inutiles. En revanche, le style séduit par son aisance, utilisant les tournures d'époque, poudrées d'une élégance qui sait parfois atténuer la crudité des faits et des mots. Pour lecteurs avertis. (source : les-notes.fr)