Dès 1764 le philosophe Beccaria, dans son Traité des délits et des peines, réfléchit à une réforme de la justice et à la suppression de l'échafaud : « Quel peut être ce droit que se donnent les hommes d'égorger leurs semblables ? ». Il est rapidement suivi dans son combat par Voltaire. Pendant la période révolutionnaire, la guillotine devient un « instrument de gouvernement » alors que la Déclaration des droits de l'homme avait entériné la disparition de la peine de mort. Successivement tous les grands penseurs s'emparent du sujet et militent pour son abolition : Victor Hugo, Lamartine, Jaurès, puis Clemenceau et Camus. Elle ne sera définitivement abolie que le 9 octobre 1981 en France, dernier pays européen à renoncer à la peine capitale. Jean-Yves Le Naour (Histoire du XXe siècle, NB novembre 2009) fait une revue détaillée de tous les débats sur la peine de mort au cours de deux cents ans d'Histoire de France dans un exposé d'une clarté remarquable. Ce travail d'historien est renforcé par une analyse philosophique des ressorts de l'âme humaine. Il explique comment chaque gouvernement repousse la décision ultime, trop sensible aux opinions publiques, et réussit à passionner son lecteur pour un sujet ardu. (source : les-notes.fr)