En 1955, des dessins emportés en Russie en 1945 font l'objet d'une exposition à Berlin-Est pour célébrer leur restitution à l'Allemagne. Anna en reconnaît beaucoup : certains parce qu'ils appartenaient à son père, d'autres parce qu'ils avaient été déposés dans son atelier de restauration de tableaux par un officier culturel russe, chargé de les sauver de la débâcle. En parcourant la Galerie, Anna est submergée par le passé « garde des songes et de la douleur »? Tout lui revient de son angoisse pour sa famille, du doux sentiment qui la reliait au conservateur russe prématurément disparu, de L'album de Menzel si lié à sa jeunesse? Béatrice Wilmos ravive avec justesse et sensibilité cette période de collision entre Allemands en fuite, prisonniers de guerre égarés et Armée Rouge en marche (cf. La dernière sonate de l'hiver, NB mars 2007). Elle parle d'art, thème majeur de ce livre, avec délicatesse, mais contrairement à la mélodieuse construction en écho du livre, la romance sentimentale ne convainc pas vraiment. (source : les-notes.fr)