Leipzig 1945. Klaus revient dans sa ville natale dévastée par les bombardements, après quatre années passées à Buchenwald où il avait été déporté à dix-neuf ans à cause de son homosexualité. Son ami Heinz lui, avait choisi de se défenestrer. Hagard, maigre, il retrouve ses parents, mais pas le refuge espéré. Chez le tailleur qui l’emploie, il rencontre un autre rescapé des camps, un Français avec lequel il part en France où il refait sa vie et trouve un bonheur fragile. Mais où il est un jour rattrapé par la haine. Après la dénonciation du massacre arménien (Un certain mois d’Avril à Adama, NB décembre 2011), Daniel Arsand s’en prend ici à l’homophobie et, tout particulièrement, aux traitements monstrueux dont furent victimes les homosexuels sous le régime nazi. Hanté par ses années d’internement où les « pédés » sont traités comme la lie de l’humanité derrière les Juifs et les Tziganes, martyrisés, violentés, humiliés, son héros sera, sa vie entière, la proie de visions et de souvenirs terrifiants. La langue crue, rageuse, parsemée d’éclairs de poésie sauvage, le style syncopé, rapide, donnent une consistance humaine presque insoutenable à ce roman qui s’appuie sur des témoignages d’anciens déportés. (A.M. et M.-N.P.) (source : les-notes.fr)