«Elle avait lu tant de livres dont le héros, revenant sur les lieux de son enfance, les trouvait étrangement rapetissés, qu elle s était préparée à une déception, mais la maison lui apparut telle que dans son souvenir. Tu as l il photographique, lui disait souvent Roland. Les hêtres de l allée déployaient avec un enthousiasme printanier des flopées de feuilles d un vert acide. Les persiennes étaient ouvertes, ainsi qu une fenêtre du rez-de-chaussée. Une petite Triumph décapotable assez cabossée était garée devant le perron. Elle arrêta sa Peugeot 403 derrière elle.» En 1964, Sylvie, trente ans, retrouve la maison où, en 1940, elle a vécu quelques jours heureux, à l écart des tumultes de l exode, avec sa mère, son frère et un garçon aux yeux gris.