Clichy en 1929. Une banlieue sinistre et deux destins qui convergent au dispensaire du 10 rue Fanny. Le « docteur Louis » écrit, il écrit frénétiquement Voyage au bout de la nuit. Aimée, issue d'une famille paysanne montée à Paris, apprend la sténodactylo pour briser un avenir tout tracé. Elle devient secrétaire du dispensaire. Célibataire à la vie solitaire, elle accepte de taper le manuscrit du roman, plusieurs versions successives d'un texte énorme, illisible, raturé, qui lui répugne et nécessite de multiples entretiens et visites de l'auteur. Elle n'en tirera aucune gloire. Par ce premier et court roman, Vincent Jolit se propose de sauver de l'oubli la jeune femme grâce à laquelle le « Voyage? » a pu exister et aboutir. Une silhouette résignée, presque furtive, la vacuité d'une existence que le grand homme ne fera qu'exploiter. Même si le personnage de Céline reste volontairement en creux, l'atmosphère et les descriptions d'une certaine France de l'entre-deux-guerres mettent en lumière nombre des éléments qui ont pu contribuer à la gestation du Voyage au bout de la nuit. (source : les-notes.fr)