Après avoir perdu son père, Tora, qui n'a que dix ans, voit mourir sa mère. Qui va s'occuper d'elle ? Son jeune et fragile oncle Arvid ? Son rude beau-père Franck qui fait construire des bateaux et gère le domaine ? Toute petite face à l'adversité, Tora sent déjà que cette propriété, les terres, les bois, les bêtes, sont tout ce qu'elle possède désormais. Envoyée deux ans dans la gentille famille d'un pasteur, l'adolescente revient à la conquête de son bien, décidée à trouver sa place auprès de Franck. Dans ce roman, le premier à être traduit en français, Ellen Mattson excelle à rendre l'ambiance quotidienne et la gestuelle humble et monotone d'une ferme au XIXe siècle : moisson, coupe du bois? Elle dépeint admirablement la dureté des hivers de ces régions nordiques de Suède où elle vit, avec des scènes de pêche dans la glace, ou de chasse au loup. Le récit, tantôt prolixe, tantôt elliptique, se déroule à un rythme inégal. Ce qui touche surtout, c'est le personnage principal, dont la voix si frêle et pourtant si forte évoque sa relation, étrange et fascinante, avec son beau-père, deux êtres que réunit une même passion, l'amour de leur terre. (source : les-notes.fr)