Francisco Pizarre est le pivot de cette épopée sanglante, glorieuse autant que honteuse, qui transforme le petit bâtard espagnol en véritable empereur. Le récit commence en 1531, quand le passé du conquistador est déjà riche, et lourd. Il ne recule désormais devant rien pour s'approprier l'or des Incas. L'or c'est le soleil, le sang et la folie des dieux païens. Mais peut-être est-ce Dieu aussi ? Celui qu'on croit toucher et qu'on n'atteint jamais? La conquête du Pérou, le pillage systématique, la destruction de tout ce qui gêne, les haines et les vengeances, les massacres souvent gratuits? tel est le pain quotidien de ce roman. Une écriture éblouissante, des images, des métaphores qui semblent naître pour la première fois, des phrases qu'on relit pour être sûr de ne rien en perdre... On se dit que l'auteur a pénétré toutes les âmes, qu'il a vécu des aventures qui arrachent l'homme à sa simple condition. Sa maîtrise des faits historiques semble sans faille ? et sans pédanterie. Cependant, liés au sujet même, des moments s'étirent : il faut franchir quelques passages difficiles, à l'instar des hommes égarés en terre inconnue, mais cela en vaut la peine. (source : les-notes.fr)