Alger, 1900. Le Lieutenant Koestler est appelé par le commissaire Gloaguen pour enquêter sur le massacre perpétré dans la belle demeure de la puissante famille Wandell. Dans la maison, trois cadavres : celui d’Arthur Wandell, de sa femme et d’un tirailleur sénégalais, surveillant au pénitencier disciplinaire voisin. Dans le jardin, les corps de deux autres tirailleurs et celui d’une jeune servante. Tout accuse les deux « disciplinaires » réquisitionnés pour les travaux de la maison qui se sont enfuis. Mais rapidement le lieutenant se rend compte qu’ils ne sont sans doute pas les seuls coupables.
Malheur aux vaincus est le troisième roman de Gwenaël Bulteau, professeur des écoles, lauréat du prix Landerneau Polar en 2021 pour La République des faibles. Deux récits s’entrecroisent : l’enquête du lieutenant dans la ville d’Alger au moment où le ressentiment antijuif parmi les colons pieds-noirs se déchaîne et la chronique de l’expédition Voulet-Chanoine à la conquête du Tchad avec ses atroces massacres. L’auteur réussit remarquablement à faire vivre des personnages attachants au gré de rebondissements surprenants, à créer un suspense de plus en plus tendu tout en reconstituant la toile de fond historique et l’atmosphère des années 1900, celles du colonialisme conquérant dont il restitue la violence. Un polar historique captivant et décapant.
