Tokyo, 1938, en plein conflit sino-japonais : une répétition du quatuor composé du japonais Yu et de trois de ses amis, étudiants chinois, est brutalement interrompue par l'irruption de soldats qui les arrêtent et piétinent le violon de Yu sous les yeux de son fils. Choqué, un lieutenant mélomane en remet les débris au jeune garçon. Adopté par un ami français de son père disparu, ce dernier devient en France un luthier reconnu. Sur ses vieux jours il voit resurgir le passé d'une façon inattendue. On retrouve dans ce magnifique roman, d'une très grande élégance et d'une remarquable sensibilité de style et de sentiments, le thème de la musique cher à Mizubayashi (Un amour de Mille-Ans, NB mai 2017). Ayant étudié en France, ancien élève de l'ENS, il écrit directement en français avec un grand sens des nuances pour évoquer sa perception de la musique, le déracinement, le deuil. Les mots choisis avec soin célèbrent l'unité autour de cet art, au-delà des antagonismes nationaux et de la violence, l'intense émotion qui émane d'un morceau de Schubert, de Bach, de Berg. Il parle merveilleusement de la subtile correspondance entre les meurtrissures de l'âme humaine et l'âme du violon. Un vrai bonheur ! (J.M. et M.-N.P.) (source : les-notes.fr)