En 1793, sur les rives du lac Fatburen, Mickaël Cardell découvre un cadavre affreusement mutilé. Norlin, le chef de la police locale, confie l’affaire à son ami Cecil Winge, gravement phtisique. Le royaume est alors traumatisé par une guerre meurtrière avec la Russie et par l’assassinat du roi Gustave III. Sous couvert d’une enquête policière rondement menée, Niklas Natt och Dag dresse dans ce premier roman un portrait sociologique, noir et misérabiliste, de la Suède à la fin du XVIIIe siècle : la violence et la corruption généralisée, les beuveries et les rixes dans les auberges, la prostitution et le travail forcé, la vénalité de la justice ou encore les moeurs décadentes d’une noblesse toute puissante. C’est aussi un roman d’atmosphère décrivant les conditions de vie sordides de l’époque, le froid, l’humidité, la crasse, les odeurs et les maladies. C’est également un roman politique et moral où l’auteur décrypte l’origine du mal, tout en laissant une (petite) place à l’idéal et à la raison. La Révolution française est là pour attiser, malgré sa violence, les appétits de liberté et d’égalité, les rumeurs et les complots. (A.-M.G. et C.-M.T.) (source : les-notes.fr)