Anna Maria raconte une histoire, joyeuse et grave, de mère et d enfant. Une histoire ancrée dans la réalité d une autre époque, et pourtant intemporelle, tour à tour duo et duel : une voix de soprano - la mère -, un peu lasse, douloureuse, mais gaie, questionne, gronde, console, pardonne, se tait. Une voix de ténor - le fils -, espiègle, fragile encore, répond, proteste, séduit, s emballe, tue un peu au passage, s en excuse et s en va ; seule, plus assurée, plus mûre. Il s appelle Wolfgang Amadeus. Elle s appelle Anna Maria. Anna Maria Mozart. Deux êtres, complices souvent, avec une même manière d être libres, de fronder la loi du père, de la société, tout en s y soumettant, bien obligés. Léopold décide que Wolfgang doit aller à Paris : il y va, bien qu il rêve d Italie. Léopold décide qu Anna Maria doit accompagner son fils : elle quitte Salzbourg à regret ; elle ne connaît que quelques mots de français. A Paris, elle passe le printemps et l été à compter l argent, les mailles, les jours ; à écrire, en attendant le fils toujours parti, absorbé par sa musique, ce fils grisé par l absence du père et aussi par un premier grand amour.